Elisabeth Bost se confie à son fils Jean, qu’elle a eu avec Jean-Luc Delarue lors de sa liaison : “Je voulais des modèles pour mon enfant orphelin”, raconte la maman.
Ce jeudi, Elisabeth Bost se produira. Grandir avec l’absence est un roman sur les enfants orphelins. L’occasion de discuter avec elle de la façon dont elle et son fils Jean ont géré la disparition de son père, Jean-Luc Delarue.
Elisabeth Bost, journaliste de télévision de longue date (elle a co-animé Le Grand 8 avec Laurence Ferrari), partage depuis de nombreuses années la vie privée du présentateur Jean-Luc Delarue, décédé en août 2012. Grandir avec l’absence, recueil de témoignages co-écrit avec Karine Dufour et diffusé par Robert Laffont le jeudi 22 avril, est le fruit de cette disparition. Plusieurs personnages, comme Elie Semoun, qui décrit les effets de la mort de sa mère sur sa vie émotive, et Nicolas Hulot, qui revient sur la mort de son père et de son frère, font allusion à un parent perdu. Pour Elisabeth Bost, qui admet dans le livre qu’il craignait que son enfant soit “plus vulnérable”, la rédaction du livre était aussi un moyen de rechercher des solutions pour son enfant.
« J’avais peur d’étouffer mon gamin en agissant comme une véritable mère poule », confesse Elisabeth Bost Télé-Loisirs : Comment ce livre sur la question a-t-il pu sortir deux ans environ après votre documentaire Destin des orphelins ?
Elisabeth Bost : Le livre est arrivé en premier, suivi du documentaire, qui se concentrait davantage sur le parent survivant. Lorsque mon enfant est devenu orphelin, j’ai été surpris de constater le peu de publications sur le sujet, qui est encore tabou. Suite à la perte du père de mon fils, j’ai cherché des personnalités qui pourraient servir de modèles. Je voulais lui démontrer que même en tant qu’orphelin, on peut réaliser de grandes choses. Ce livre en est la preuve ; Je l’ai écrit pour mon enfant et d’autres jeunes dans des circonstances similaires.
Qu’avez-vous pensé des entretiens ?
Au cours de ma propre étude, j’ai rencontré des orphelins dans diverses disciplines, notamment des avocats, des actrices et des chercheurs, qui avaient tous des origines inhabituelles, comme si leurs différences leur avaient donné de la force. Nos séances n’étaient pas comme des entretiens standard dans la mesure où le sujet avait un lien personnel avec chacun de nous. Ils se sont tous sentis obligés de parler, de discuter du parent disparu. C’est quelque chose que je m’efforce d’enseigner à mon fils, car le silence engendre des souffrances non dites. Tout le monde dans sa famille, tant maternelle que paternelle, lui parle de son père. Ce serait terrible si nous ne le faisions pas ; nous devons garder en vie celui qui a disparu.
“La star du livre pour mon fils Jean, c’est Nicolas Batum”, ajoute Elisabeth Bost.
L’une de vos interactions a-t-elle sonné vrai pour vous ?
Lors de chaque entretien, je n’ai jamais été le journaliste ; au lieu de cela, j’étais la mère qui cherchait des réponses pour son enfant. La rencontre avec Hervé Temime [avocat de Bernard Tapie ou Gérard Depardieu, ndlr] m’a rassuré à cet égard. Il nous a informé que l’affection de sa mère et de sa grand-mère lui avait été bénéfique, mais j’avais peur d’étouffer mon enfant en agissant comme une véritable mère poule !
Votre fils Jean connaît-il votre livre ?
Il gardait une trace de tout ce que je faisais. Nicolas Batum, basketteur orphelin de père comme lui, est pour lui la star du livre. Cela m’a démontré à quel point ces témoignages peuvent être puissants pour changer la façon dont les jeunes voient leur position.
« La télévision ne fait pas partie de mes projets, reconnaît Elisabeth Bost.
Hormis la littérature, quelles sont vos autres activités professionnelles ?
Elisabeth Bost Et Son Fils
Je consacre pratiquement tout mon temps à composer des scénarios de Tomorrow Belongs to Us. J’aime la collaboration et le fait d’être moins exposé. Pour l’instant, la télévision ne fait pas partie de mes projets, malgré le plaisir que j’ai pris à travailler sur Le Grand 8.