Est-il possible que les sous-vêtements du futur datent de plusieurs milliers d’années ? Dans l’Egypte ancienne, on portait des pagnes en lin appelés chendjit, et en Europe tout au long du Moyen Âge, on portait des sous-vêtements en lin. Aujourd’hui, le sous-vêtement en fibre végétale de lin revient sur le marché textile français comme un vêtement d’avenir. Il a tout pour trouver sa place dans nos placards : naturel, zéro déchet et compatible avec la production locale. Cependant, sa vie n’est pas toujours un long fleuve paisible. Le Slip Français s’est porté volontaire pour nous raconter l’histoire d’Aliénor la culotte en lin, Nico le pantalon en lin et le boxer Johnnylinen pour commémorer avec nous son dixième anniversaire. L’occasion de suivre leur parcours depuis leurs humbles origines de petites graines semées dans un champ normand jusqu’à leur dernière demeure sur les fesses de leurs propriétaires. Johnny, Nico et Aliénor étaient tous les premières graines, tout comme leurs futurs propriétaires. Lancés dans les sillons d’un champ normand à la mi-avril, ils développent quelques semaines plus tard un champ épais vert pomme avec jusqu’à 2000 plants par mètre carré. Ils ont juste besoin de soleil et d’eau. Les pousses dressent le bout de leurs tiges et s’ouvrent en une fleur bleue 100 jours plus tard, en juillet. C’est là que la plante produit l’importante moelle d’un sous-vêtement robuste et durable : la fibre de lin. Il peut atteindre une hauteur d’un mètre pour un diamètre de seulement trois millimètres grâce à ses qualités mécaniques exceptionnelles. Il s’agit de déterminer s’il est puissant ! Les feuilles jaunissent et les fleurs se fanent en été pour laisser place à des capsules contenant des graines fraîches. Les plantes sont prêtes à être enlevées et commencent leur voyage dans le monde du textile.
C’est pour le lin standard. Le travail de Johnny, Nico et Aliénor, que Le Slip Français voulait plus bio que bio, devient de plus en plus difficile. « La culture du lin biologique, c’est-à-dire sans traitement chimique ni fongicide, nécessite des décennies d’amélioration des variétés cultivées pour les rendre naturellement résistantes aux maladies », explique Paul Boyer, directeur général de la société coopérative de producteurs. de chanvre et de lin bio LINportant, avec qui Le Slip Français collabore. « Un travail de longue haleine est également nécessaire pour établir une rotation des cultures, qui garantit la biodiversité dans le temps. Pour produire 1 hectare de lin, il faut cultiver 7 hectares de culture biologique en blé, pâturage ou luzerne dans le même cycle. une telle production prend au moins trois ans. Mais qui dit grandes limites ne signifie pas grands bénéfices : en exigeant une rotation des cultures biologiques, la culture du lin biologique soutient la production de blé biologique, d’aliments pour animaux biologiques, et donc de lait et de viande biologiques. biologique. Choisir des slips en lin bio, autrement dit, a des ramifications jusque dans nos assiettes !
C’est la saison des récoltes. Mais couper l’herbe sous les pieds de Johnny, Aliénor et Nico n’est pas une option : il faut les tirer doucement de leur pays naturel. Car rien ne se perd et tout se transforme dans la production des sous-produits du lin : les graines sont récoltées pour une future récolte ; les racines fibreuses sont exploitées de la même manière que les tiges ; les pièces cassées ou trop courtes sont détournées vers d’autres ouvertures ; l’intérieur de la fibre – l’anas – trouve des débouchés dans la production de paillis ou d’agglomérat ; et même la poussière de lin se transforme en compoline, terre végétale. Cela montre combien de parents éloignés nous avons dans nos vêtements !
“Auparavant, seuls les riches marchands portaient des sacs apportés de loin ; sinon, c’était le champ d’à côté et c’était tout.”
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Le Slip Français Prix
“Et là, le miracle normand se produit”, ajoute Paul Boyer, “les tiges sont arrachées et posées sur le sol, transformant les champs bleus en longues pistes jaunes et vertes.” La pluie et le soleil alternent en Normandie, provoquant une macération humide appelée « rouissage », au cours de laquelle des micro-organismes dégradent la colle qui maintient les faisceaux de fibres ensemble. La tige de la plante se transforme par la suite en brins extrêmement minuscules, proches du rafia. » Autrement dit, la météo se charge de transformer la plante en ruban, qui deviendra le futur fil de lin d’Eleanor, Johnny et Nico.
« La France est le plus grand producteur de lin au monde, mais la Chine consomme 90 % de la récolte. »
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La nature, d’un autre côté, peut parfois être capricieuse, et elle peut aussi sentir le brûlé à cause du rouissage. Les producteurs se retrouvent avec des touffes de fibres granuleuses sur les bras lorsque le temps est excessivement sec. Ils absorbent une fibre inégale qui est trop cassante pour être traitée par un équipement destiné à manipuler des fibres longues après qu’elle ait été trop humide. Paul Boyer gémit : “C’est ingrat.” Tout son effort se transforme par la suite en une paille grise qui se forme au sol.” ” L’agriculture et la nature prennent parfois le dessus et nous rappellent que c’est à nous de nous y adapter et non l’inverse”, Léa Marie, responsable de production au Slip Français, explique. Quand elle dit non, elle le pense vraiment, et cela nous oblige à faire des jugements stratégiques sur t de poursuivre ou non une gamme de produits. » Un résultat particulièrement pertinent dans le moment présent, qui se distingue par des pénuries de matières premières et des prix qui montent en flèche.
Lorsque tout est en ordre, le lin est filé plusieurs fois mécaniquement, emballé et envoyé dans d’énormes balles circulaires de 400 kilogrammes, où l’opération de maturation est terminée. Plus cela prendra de temps, mieux les fils de nos slips tiendront !