Fils De Roi Et Boche : Ce que mes émotions me font subir est une énigme. Daniel Rouxel, 66 ans, qui est devenu citoyen allemand à l’ambassade d’Allemagne à Paris la semaine dernière, a du mal à mettre des mots sur la gamme d’émotions qu’il éprouve depuis lors.
La décision de Berlin d’accorder la double nationalité à ceux que l’on a longtemps qualifiés d'”enfants des Boches” a prévalu après plus d’une décennie de débats.
En 1943, un garçon est né d’un commandant allemand et d’un conteneur français, dont l’histoire d’amour avait été “rendue impossible par la guerre” pendant l’occupation allemande de Pleurtuit (Ille-et-Vilaine). Devenir allemand lui permet de renouer avec “la seconde moitié de [sa] personnalité”, qui lui manquait.
L’historien Fabrice Virgili estime que 200 000 de ces enfants sont nés dans les années d’après-guerre. à cause de la stigmatisation liée au prétendu “crime” de leur mère.
C’est comme si ces “salauds de Boches”, comme on les appelle à l’école, avaient une tare génétique qui fait d’eux la cible de railleries et de moqueries en raison de leur héritage. Ils ont été ignorés lors de la réconciliation franco-allemande car ils n’avaient pas participé à la guerre.
Il a fallu du temps pour que les “enfants de la guerre”, aujourd’hui âgés de 64 à 69 ans, prennent la parole. En 2004, l’ancien journaliste du Figaro, Jean-Paul Picaper, a publié un livre sur eux en Allemagne. (Les enfants des maudits de Syrtes)
Plus d’un millier d’enfants qui ont vu le conflit de près ont rejoint l’Oneg ou Cœurs sans frontières, deux organisations créées par des enfants.
Selon la présidente de l’Oneg, Jeanine Nivoix-Sevestre, 139 des 253 membres du groupe ont identifié leurs ancêtres allemands en utilisant les services d’information des archives de la Wehrmacht à Berlin.
L’ambassade d’Allemagne à Paris a des agents consulaires qui travaillent sur une vingtaine de pétitions de ces “enfants”, la décision du gouvernement fédéral a donc un impact sur eux. Le 19 février, il a publié une déclaration dans laquelle il a présenté ses revendications. Le ministre français des affaires étrangères, Bernard Kouchner, a déclaré en 2008 que “les enfants de Boches” doivent pouvoir faire de leur “identité franco-allemande une réalité décente.”
L’ambassade affirme qu’ils peuvent bénéficier d’un traitement accéléré de leur demande par la capitale allemande et d’un nombre réduit d’exigences pour déposer une demande. Les “enfants de la guerre” sont plus impactés par la prise de conscience symbolique de leur état horrible que par tout autre facteur.
Ni Mme Rouxel ni les enfants n’ont la moindre idée de l’origine de l’ami allemand de M. Rouxel. Mme Nivoix-Sevestre souhaite que les enfants nés en Allemagne de prisonniers de guerre français ou de troupes stationnées en France pendant l’occupation bénéficient du même respect que ceux nés en France.
Bien que l’origine du terme “Boche”, utilisé pour désigner les troupes allemandes pendant la Première Guerre mondiale, soit inconnue, nous sommes certains que le mot existait avant le combat, sous la forme “alboche”, au XIXe siècle.
Alboche a été enregistré pour la première fois par écrit en 1889. Au fur et à mesure que la guerre avance, il est connu sous le nom de “Boche”, un mot péjoratif pour désigner les Allemands qui était largement utilisé dans les grandes villes du Sud et du Nord avant même le conflit. C’est un groupe entier de personnes, plutôt qu’un pays spécifique, qui est vilipendé, et le stigmate qui lui est attaché est généralisé à tous les étrangers, qu’ils représentent ou non une menace réelle.
Welche est le mot allemand désignant les personnes d’origine latine, et sa signification est identique à celle de l’italien Tedesco et du néerlandais.
Les Allemands et les Boches s’opposent dans cette guerre. Nous allons voir si nous pouvons salir ces sales Alboches” (Dauzat, 1917). Le Radical de Marseille (Marseille, France) du 3 août 1914 présente le témoignage d’un journaliste. Personne n’a songé à faire la guerre (1914, éd. Perrin, 2013, p. 163).
Une personne au caractère dominateur et au ” crâne de bois ” est souvent qualifiée d'” Alboche ” à l’époque. Ce terme argotique désignant les études est très probablement dérivé des mots al (demande) et ca (boche).
Le terme “Allemands” a été inventé pour décrire nos présumés voisins germaniques. Ce nom serait originaire de l’est de la France et se serait ensuite répandu dans le reste du pays.
Le néerlandais et le bas allemand pour “bois” (bosch), nom français de la capitale du Brabant septentrional. Il est possible que le terme “bosch”, qui signifie “bois”, soit apparu dans l’usage des germanophones vers 1870. Les Pieds Nickelés s’en vont en combat est une bande dessinée de 1908 qui suit les aventures des personnages.