Il y a des carrières de footballeurs qui sont définies par les trophées, les buts légendaires ou une longévité exceptionnelle. Et puis, il y a la carrière d’Eden Hazard. Une histoire en deux actes : d’un côté, le génie pur, le dribbleur insaisissable qui a illuminé la France et l’Angleterre de son talent. De l’autre, le rêve brisé, le transfert galactique au Real Madrid qui a viré au cauchemar sportif.
Pourtant, si l’on regarde au-delà du terrain, une autre histoire se dessine. Une histoire de succès financier si spectaculaire qu’elle en devient presque un cas d’école. Alors que sa fin de carrière sportive a laissé un goût d’inachevé, sa carrière économique, elle, a atteint des sommets stratosphériques. La fortune accumulée par le Belge, notamment grâce à son passage en Espagne, est une richesse qui dépasse toutes les attentes, même pour un joueur de sa trempe.
Comment un joueur dont les plus belles années semblaient derrière lui a-t-il pu amasser un patrimoine aussi colossal ? D’où vient cet argent ? Et comment se décompose cette fortune qui lui permet aujourd’hui, jeune retraité, de vivre une vie dorée loin de la pression du football de haut niveau ? Plongeons dans les chiffres et les secrets de l’un des footballeurs les plus riches de sa génération.
Les fondations de la fortune : de Lille à la conquête de Londres
La richesse d’Eden Hazard ne s’est pas construite en un jour. Elle est le fruit d’une progression constante, où chaque étape de sa carrière sportive a correspondu à un nouveau palier financier.
1. Les débuts prometteurs au LOSC Lille
Tout commence dans le nord de la France. Repéré très jeune par le LOSC Lille, le jeune prodige belge fait ses débuts en équipe première à seulement 16 ans. C’est là qu’il explose aux yeux de l’Europe. Lors de la saison 2010-2011, il est le maître à jouer de l’équipe qui réalise un doublé historique Coupe-Championnat. À cette époque, ses revenus sont déjà très confortables pour un jeune joueur, mais sans commune mesure avec ce qui l’attend. Son salaire à Lille lui a permis de poser les premières fondations de son patrimoine, mais c’est surtout sa valeur sur le marché des transferts qui a explosé.
2. L’explosion à Chelsea : le statut de superstar mondiale
En 2012, il fait le grand saut et signe pour le Chelsea FC, fraîchement couronné champion d’Europe. C’est à Londres qu’il va passer du statut de grand talent à celui de superstar mondiale. Et ses revenus vont suivre la même courbe ascendante.
- Des salaires évolutifs : Pendant ses sept saisons à Chelsea, Hazard devient le joueur le mieux payé du club. Il signe plusieurs prolongations de contrat, chacune accompagnée d’une revalorisation salariale significative. À la fin de son aventure londonienne, son salaire hebdomadaire était estimé à plus de 200 000 livres sterling, soit plus de 12 millions d’euros par an.
- Des contrats publicitaires majeurs : Son statut de meilleur joueur de Premier League et de capitaine de la sélection belge en fait une cible de choix pour les sponsors. Il signe un contrat de longue durée avec l’équipementier Nike, qui en fait l’une de ses têtes d’affiche mondiales. Il devient également l’ambassadeur de marques comme le géant belge des biscuits Lotus Bakeries ou le fabricant de cartes à collectionner Topps.
À la fin de son passage à Chelsea en 2019, Eden Hazard était déjà un homme extrêmement riche, avec des revenus annuels (salaire + sponsors) estimés à plus de 15 millions d’euros. Mais le véritable “jackpot” de sa carrière était encore à venir.
Le contrat d’une vie : le “casse du siècle” au Real Madrid
L’été 2019 est le tournant de la vie financière d’Eden Hazard. Il est au sommet de son art. Il vient de réaliser une saison exceptionnelle avec Chelsea, couronnée par une victoire en Ligue Europa. Le Real Madrid et son entraîneur de l’époque, Zinédine Zidane, en font leur priorité absolue pour succéder à Cristiano Ronaldo. Hazard est en position de force absolue pour négocier.
1. Un transfert à plus de 100 millions d’euros
Le club madrilène n’hésite pas à débourser une somme colossale pour l’arracher à Chelsea : une indemnité de transfert estimée à 115 millions d’euros. Ce chiffre fait de lui, à l’époque, le joueur le plus cher de l’histoire du club.
2. Le salaire stratosphérique qui a tout changé
C’est ici que sa richesse dépasse toutes les attentes. Pour convaincre le Belge, le Real Madrid lui offre un contrat de cinq ans avec un salaire tout simplement astronomique. Selon les révélations de la presse espagnole et internationale, son salaire brut était estimé à plus de 30 millions d’euros par an, soit un salaire net après impôts d’environ 400 000 euros par semaine.
Pour bien mesurer ce que cela représente, décomposons ces chiffres :
- Par an : environ 21 millions d’euros nets.
- Par jour : environ 57 500 euros.
- Par heure : environ 2 400 euros.
- Par minute : environ 40 euros.
Pendant quatre ans, qu’il soit sur le terrain, sur le banc, ou à l’infirmerie, Eden Hazard a gagné 40 euros par minute.
3. Le paradoxe : des revenus records pour des performances décevantes
C’est là que réside le paradoxe fascinant de la carrière d’Hazard. Ces quatre années au Real Madrid ont été son apogée financier, mais son nadir sportif. Miné par les blessures à répétition et une perte de confiance, il n’a que très rarement pu montrer l’étendue de son talent. En quatre saisons, il n’a disputé que 76 matchs (soit moins de 20 par saison en moyenne) et n’a marqué que 7 buts. Si l’on s’amuse à faire un calcul, chaque but marqué sous le maillot du Real Madrid a “coûté” au club environ 12 millions d’euros en salaire seul.
Ce contrat, entièrement garanti, est souvent décrit par les analystes économiques du sport comme l’un des plus “inefficaces” de l’histoire récente, mais l’un des plus brillants du point de vue du joueur et de son agent. Hazard a su monnayer son talent au moment précis où sa valeur était à son maximum absolu.
Au-delà du salaire : les autres sources de sa fortune
La richesse d’Eden Hazard ne se limite pas à ses salaires. C’est un patrimoine diversifié, géré intelligemment.
- Un portefeuille de sponsoring solide : Même pendant ses années difficiles à Madrid, son image de marque est restée forte. Ses contrats majeurs avec Nike, mais aussi avec McDonald’s en Belgique, se sont poursuivis, lui assurant des revenus annexes de plusieurs millions d’euros chaque année.
- Des investissements dans le sport : Loin de se contenter de dépenser son argent, Hazard a commencé à investir. Il est devenu co-propriétaire d’un club de football américain, le San Diego 1904 FC (qui est devenu depuis l’Albion San Diego), montrant un intérêt pour le business du sport.
- L’immobilier : Comme beaucoup de sportifs de haut niveau, il a investi une partie importante de sa fortune dans la pierre. Il possède plusieurs propriétés de luxe, notamment une somptueuse villa à Madrid, une résidence à Londres et une grande propriété dans sa ville natale de Braine-le-Comte en Belgique, où il a fait construire un domaine pour sa famille.
La retraite à 32 ans : la liberté financière comme luxe ultime
En octobre 2023, à seulement 32 ans, Eden Hazard annonce sa retraite, à la surprise générale. Cette décision, qui aurait été financièrement impossible pour de nombreux joueurs, est le luxe ultime que sa fortune lui a offert. Il n’avait plus besoin de jouer pour l’argent. Il pouvait prendre sa décision en se basant uniquement sur son envie et sa santé.
Aujourd’hui, en 2025, il mène une vie paisible, loin du football. Il se consacre à sa femme et à ses quatre fils, joue au golf, participe à des matchs de charité et gère ses investissements. Il a réussi à transformer son talent sur le terrain en une sécurité financière totale pour le reste de sa vie et pour les générations à venir.
En conclusion, la fortune d’Eden Hazard dépasse toutes les attentes non pas par son montant brut, qui est comparable à celui d’autres superstars, mais par le contexte dans lequel sa partie la plus importante a été amassée.
Il est le symbole d’un football moderne où le timing d’un transfert et la qualité d’un contrat peuvent être aussi importants que le nombre de buts marqués. Sa carrière est une leçon de business : capitaliser sur sa valeur au sommet pour s’assurer un avenir radieux. S’il n’a pas réussi à conquérir le cœur des supporters du Real Madrid sur le terrain, il a, sur le plan financier, réalisé le plus grand exploit de sa génération. Il n’est peut-être pas devenu le roi du Bernabéu, mais il est sans aucun doute le roi du contrat en or.
