Un officier et un espion (français : J’Accuse) est un film dramatique historique de 2019 réalisé par Roman Polanski et basé sur le livre du même nom de Robert Harris en 2013. La pièce provocatrice d’Emile Zola dans l’Aurore en janvier 1898, dans laquelle le célèbre romancier accusait de nombreuses personnes en France de continuer à soutenir les affirmations les plus manifestement fausses de Dreyfus, a donné naissance à l’expression J’Accuse.
Le 30 août 2019, le film a été présenté en avant-première au 76e Festival international du film de Venise, où il a remporté à la fois le Grand Prix du Jury et le Prix FIPRESCI. Il a remporté le plus grand nombre de nominations parmi tous les films qualifiés pour les 45e César Awards, avec douze, et a remporté le prix de la meilleure adaptation, de la meilleure conception de costumes et du meilleur réalisateur. Le film a également été nominé dans quatre catégories des European Film Awards, dont le meilleur film, le meilleur réalisateur, le meilleur acteur et le meilleur scénariste, mais n’a remporté aucune d’entre elles. Il a été nominé pour le prix David di Donatello du meilleur film étranger et le prix du film polonais pour le meilleur film européen. Alfred Dreyfus, capitaine de l’armée française, est reconnu coupable de haute trahison pour avoir fourni des secrets militaires à l’Empire allemand en 1894. Parce que Dreyfus est juif, il est humilié et condamné à l’exil sur l’île du Diable. Son étage a une résonance considérable en France. L’officier Georges Picquart, ancien supérieur de Dreyfus, est nommé un an plus tard directeur de la branche des services secrets de l’armée française (Deuxième Bureau). Malgré ses sentiments antisémites, le gars reconnaît que le procès de Dreyfus a été précipité et faussé par son appartenance ethnique ; en conséquence, après avoir repéré plusieurs divergences dans le dossier, il choisit d’ouvrir une enquête pour déterminer la culpabilité de l’homme. Picquart se rend compte que le soi-disant bordereau, le document qui établirait sa culpabilité, n’a pas été rédigé par Dreyfus comme le prétend le graphologue Alphonse Bertillon, mais par un autre militaire : le major Ferdinand Walsin Esterhazy. Picquart prétend qu’il est le véritable espion, mais que les preuves contre Dreyfus ont été faussées ou même truquées.
Picquart est persuadé de l’innocence de Dreyfus et tente de relancer le procès afin de l’exonérer et d’arrêter Esterhazy, mais ses supérieurs s’y opposent : reconnaître l’innocence de Dreyfus entraînerait un scandale majeur, dénoncer la corruption de l’armée, et le gars, en tant que juif , est le bouc émissaire idéal. Picquart est alors démis de ses fonctions et envoyé en mission loin de Paris ; cependant, il parvient à revenir et à raconter son histoire à un ami, l’avocat Louis Leblois, qui forme un comité d’aide à Dreyfus, impliquant son collègue Fernand Labori, des parlementaires, et des intellectuels, dont le célèbre écrivain Émile Zola.
Picquart est arrêté à la suite de sa désobéissance, mais le même jour, Zola publie dans la revue L’Aurore le célèbre essai J’accuse, dans lequel il critique avec véhémence les anomalies du procès Dreyfus et démasque toutes les personnes impliquées. Zola est poursuivi pour diffamation lorsque le gouvernement porte plainte, et l’écrivain est condamné à un an de prison en raison des affirmations frauduleuses faites au procès par les militaires cités comme témoins. Alors que le reste de la France est partagé entre coupables et innocents, les intellectuels signataires de la pétition pro-Dreyfus sont la cible de la colère publique. Le lieutenant-colonel Hubert Joseph Henry, qui avait témoigné contre Dreyfus, avoue plus tard s’être parjuré après avoir perdu un duel contre Picquart, pour mourir peu après, apparemment par suicide.
Picquart est acquitté et libéré après les dépositions d’Henry, mais Dreyfus est rapatrié pour un second procès ; juste avant l’audience cruciale, Labori est assassiné et est incapable de défendre Dreyfus. L’individu est de nouveau condamné, mais la durée de sa peine est réduite en raison des circonstances atténuantes. Picquart veut continuer à se battre pour établir son innocence, mais Dreyfus, fatigué, accepte l’amnistie en 1899. Il y aura un acquittement complet et une réadmission dans l’armée sept ans plus tard.
Picquart est nommé ministre de la Guerre en 1907, en raison de l’aveu d’une erreur judiciaire qui lui est défavorable. Dreyfus demande à le rencontrer et soutient que les années qu’il a passées injustement en prison n’ont pas été reconnues, l’empêchant d’accéder au grade de lieutenant-colonel. Picquart ne peut lui faire cette concession car le climat politique s’est à nouveau déplacé, provoquant la colère de Dreyfus. Les deux messieurs échangent des salutations respectueuses avant de se séparer, pour ne plus jamais être revus.