Dans La Douleur d’Emmanuel Finkiel, la comédienne incarne Marguerite Duras avec sincérité. Un film rocailleux basé sur les journaux de guerre de l’auteur. Elle sera diffusée sur Arte le mercredi 15 décembre 2021 à 20h. Diverses nuances de gris, beige et kaki, avec un soupçon de rouge. C’est un souvenir flou, discordant et effrayant. À l’agonie, des cigarettes brûlaient. L’environnement est crucial dans la souffrance d’Emmanuel Finkiel. Celui du Paris de l’Occupation, merveilleusement reconstruit. Nous sommes au mois de juin 1944. Marguerite Duras (alias François Mitterrand), membre du réseau Morland, attend des nouvelles de son mari, Robert Antelme, lui aussi résistant et retenu captif dans un lieu inconnu. Elle se rapproche de l’agent de la Gestapo qui l’a détenue (Benoît Magimel). Elle sait bien qu’elle lui plaît. Il prend la littérature au sérieux et la traite comme si elle était un écrivain.
Acteurs réunis pour une réunion
Dionys Mascolo (Benjamin Biolay) et Morland (Grégoire Leprince-Ringuet) s’inquiètent pour elle, Robert, et le réseau… Mélanie Thierry se plonge dans les atrocités détaillées dans les journaux de guerre de Duras.
Face à un Benjamin Biolay étrange mais à un Benoît Magimel savamment terrifiant, la comédienne est extraordinairement crédible, tour à tour lumineuse et furieuse, « face à un remarquable chaos de pensées et d’émotions », comme le dira plus tard Marguerite Duras. Dans cette situation, à tort.
Mélanie Thierry incarne Marguerite Duras, qui attend le retour de son mari Robert Antelme des camps de concentration à la fin de la Seconde Guerre mondiale dans “La Douleur”. En raison de la complexité de la production, ce long métrage a été presque abandonné le long de la route.
Mélanie Thierry se transforme en Marguerite Duras.
Après Je ne suis pas un bâtard, Emmanuel Finkiel découvre Mélanie Thierry dans La Douleur, paru en 2018. La comédienne incarne Marguerite Duras dans cette adaptation du recueil éponyme de Marguerite Duras, centré sur l’œuvre de son mari Robert Antelme. retour au pays et attente.
Parce que l’œuvre mêle autobiographie et fiction, et qu’il existe peu de photos d’époque de Marguerite Duras, il n’a pas besoin de ressembler à l’artiste derrière L’Amant et Un barrage contre le Pacifique. La demoiselle n’avait pas encore la popularité qu’elle a aujourd’hui lorsque son mari a été déporté en juin 1944.
Marguerite rencontre Pierre Rabier (Benoît Magimel), un agent de la Gestapo française, tout en cherchant des informations sur son ami, un acteur clé de la Résistance. Ce dernier s’engage à l’informer du sort de Robert. Dionys Mascolo (Benjamin Biolay), le petit ami de l’écrivain et l’ami le plus proche d’Antelme, scrute leur lien trouble.
Mari De Marguerite Duras
Marguerite fait face à une attente intolérable et omniprésente après la Libération. Alors que l’horreur des camps émerge peu à peu, la demoiselle faiblit et s’enfonce dans la misère, tandis que la joie s’infiltre dans Paris.
Le long métrage personnel d’Emmanuel Finkiel
Emmanuel Finkiel a décidé de commencer à écrire le scénario de La Douleur après qu’Elsa Zylberstein et le producteur David Gauquié lui ont proposé le poste. La première, c’est qu’à 19 ans, il est abasourdi par la collection de Marguerite Duras, qu’il souhaite remettre à plus tard, plutôt que la réapparition de Robert Antelme.
Comme il le confie tout au long de la publicité, cité par Allociné : “Une anticipation qui est aussi parallèle à sa vie personnelle.”
Cette veuve attend le retour de son mari des camps de concentration, et bien que tout le monde revienne, il ne le fait pas… Ce personnage m’a rappelé mon père, qui semblait être quelqu’un qui attendait constamment. Même après avoir su que la vie de ses parents et de son frère avait pris fin à Auschwitz. Le vide était constamment évident pour ceux qui n’avaient pas de restes. Ce n’était pas un concept abstrait ; c’était assez tangible. L’absence en présence de l’absence… C’est ce que disait La Douleur, à mon avis : être confronté à cette présence. Un voyage intérieur, replié sur soi.
Ce sentiment est montré dans le film via le personnage touchant de Madame Katz (Shulamit Adar), qui aspire au retour de sa fille handicapée et refuse d’abandonner.
La fabrication est difficile.
Mélanie Thierry revient sur la difficile production de La Douleur dans diverses interviews. Interrogée sur la sortie par Première, l’actrice nominée aux César pour sa performance avoue que le long métrage a failli ne pas être tourné :
L’image s’est avérée très difficile à monter et la production a été interrompue pendant trois semaines. Nous ne savions pas si nous serions capables de continuer, ou si le produit final serait quelques rushes planqués dans une armoire. C’était très inconfortable.