À la fin de son adolescence, Luc Vigneault, natif de Montréal, a reçu un diagnostic de schizophrénie. Il a passé toute sa vie, malgré sa condamnation médicale, à mentir sur son pronostic. Aujourd’hui, il travaille comme instructeur et sensibilise à sa maladie. Il évalue ses progrès en présence d’Isabelle Craig.
Luc Vigneault est professeur aux départements de médecine des universités Laval et Montréal, ainsi que le premier pair aidant en milieu institutionnalisé au Canada. C’est un pionnier qui utilise non seulement son expérience, mais aussi son expertise et ses capacités.
« L’humour est un moyen pour moi de communiquer. […] Je fais beaucoup d’autodérision et je me moque beaucoup de moi-même. Les gens s’ouvrent, et ça les fait réfléchir à un moment donné.
– La citation de Luc Vigneault
15 ans de souffrance
« Quand on apprend qu’on a une maladie mentale, c’est un choc énorme, se souvient Luc Vigneault des premiers instants après avoir appris son diagnostic. Luc Vigneault a passé 15 ans à l’hôpital, avec de nombreuses hospitalisations plus ou moins longues. “Il n’y avait pas de traitement clinique spécialisé”, regrette-t-il.
Il a pu vaincre les symptômes de la schizophrénie après toutes ces années : « J’ai eu l’opportunité de rencontrer des personnes incroyables […] qui ont cru en moi. “Cela a changé la donne”, ajoute-t-il. Grâce à son bonheur, elle a pu parler librement de sa maladie. Je suis une personne, pas une maladie !, le premier livre de Luc Vigneault, réalisé en partenariat avec des experts en santé mentale, est sorti en 2013.
Luc Vigneault Santé Mentale
Depuis lors, il est l’auteur de On Course for Recovery et travaille sur un nouveau livre. « Il faut briser les tabous », argumente-t-il, préoccupé par l’épidémie qui aggrave les maladies mentales.
Enfin, au cours de cette conversation, Luc Vigneault explique pourquoi il aime, entre autres, la chanson Un musicien d’Harmonium.
Luc est un être humain hors du commun qui a fait de son métier un succès époustouflant et inspirant. C’est un orateur hors pair avec un rire communicatif. Il a été traité pour la schizophrénie, la toxicomanie, la dépression et le cancer au cours de sa vie. La première fois qu’il a entendu des voix, c’était à l’âge de 17 ans. Il cherche du réconfort dans les narcotiques qu’il perd sa femme, ses enfants, sa carrière, sa maison et le but de sa vie. Après quelques années d’hospitalisations et de tentatives de suicide, une équipe de soignants croit en lui et l’encourage à se prendre en main en lui fixant un objectif à atteindre. Il est le premier pair aidant au Québec à être rémunéré pour son travail. Il a été pendant six ans conseiller-assistant pour la gestion du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Département des programmes de santé mentale et de lutte contre les dépendances de la capitale nationale. Luc a également aidé des personnes atteintes de maladies mentales et d’inconfort psychologique en fondant et en présidant des organisations. Il est entré dans l’histoire en étant le premier malade mental à enseigner la psychiatrie dans une université canadienne en 2010. Luc entretient de bonnes relations avec la communauté scientifique. Il est membre du Réseau 1 Québec, un réseau de connaissances en soins et services intégrés de première ligne, et du Think tank sur la notion de citoyen partenaire, tous deux liés à l’Université Laval, en tant que partenaire patient-recherche. Il est également partenaire de recherche patient au Cervo Research Center for CAP-Recovery. Il est co-auteur du best-seller du New York Times : « Je suis un être humain.