Anne Bert, écrivaine belge de 59 ans, est décédée il y a quatre ans, le 2 octobre. Tout le monde se souvient de sa lettre ouverte aux candidats à la dernière présidentielle, dans laquelle elle les confrontait sur la légalisation de l’euthanasie. Cette dernière est illégale en France. La loi Leonetti permet uniquement à une personne en fin de vie de rechercher « une sédation profonde et continue jusqu’à la mort », et non une injection mortelle qui provoque la mort instantanément. Antoine Laura, le réalisateur, apprend son expérience via cette conversation téléphonique.
“Il est de notre responsabilité de considérer notre propre mortalité.”
Anne Bert, atteinte de la maladie de Charcot, une maladie neurologique dégénérative irréversible qui paralyse progressivement les muscles, a été condamnée à la dégradation physique et éventuellement à la mort. “La limite que je me suis fixée est le point où je ne pourrai plus manger ou maintenir mon hygiène personnelle par moi-même”, ajoute-t-elle. Elle prend la décision de mourir en Belgique, où l’euthanasie est légale depuis 2002. Elle a accepté que le documentariste l’accompagne auprès de sa famille, de Saintes (Charente-Maritime) et de ses amis, et a tissé avec lui une relation de confiance au fil de ses six derniers mois.
Anne Bert Maladie
Ce documentaire sur cette charmante dame, qui a décidé de faire de sa mort un combat pour le droit de mourir dans la dignité, ne bouleverse pas seulement le public. Il met également en lumière la bravoure et la ténacité d’Anne Bert. « À mon avis, elle n’a pas d’autre option. “Nous visons à être là pour lui jusqu’à la fin”, déclare Roxane, sa fille. Antoine Laura enregistre avec sensibilité et détachement les préparatifs de la mort de la personne en question, jusqu’à ce qu’elle exprime le souhait de localiser un espace où ses proches pourraient la rejoindre dans “une célébration de la vie, de la fraternité et de la liberté” après sa mort. Elle écrit son roman, “Le Tout Dernier Été” (Fayard), à l’aide d’un logiciel d’écriture puisqu’elle ne peut plus se servir de ses mains. Il fera surface deux jours après sa mort pour défendre son droit de choisir quand il veut mourir et entamer une discussion à ce sujet. “Il est de notre responsabilité de considérer notre propre mortalité”, a-t-elle fait remarquer.
Anne Bert, atteinte d’une maladie dégénérative irréversible, a défendu en France le droit de “choisir la fin de sa vie”. Elle a été tuée dans un hôpital belge, lundi 2 octobre 2017, “comme elle l’avait souhaité”, selon sa fille dans un communiqué.
Avec Le tout dernier été (Fayard), roman qui raconte sa “bataille” pour un départ choisi, l’écrivaine de 59 ans, qui avait déjà défié les prétendants à la présidentielle de janvier 2017, a cherché à changer les mentalités et le droit français.
Anne Bert, romancière et ancienne éditrice de Charente-Maritime, souffrait de sclérose latérale amyotrophique (SLA), souvent appelée « maladie de Charcot », qui provoque une paralysie musculaire et « la recouvre progressivement ».
Les conservateurs qui croient qu’il faut profiter de la vie jusqu’à la fin
bert, Anne
Son livre, “Conservateurs Who Think Life Must Be Enjoyed to the End of Hell”, est sorti en octobre 2017 et est une histoire personnelle critiquant “les conservateurs qui disent que la vie doit être vécue jusqu’au bout de l’enfer”. Anne Bert avait déclaré quelques semaines avant sa mort qu’elle ne serait pas “présente pour sa publication”.