Tony Meilhon, récidiviste nantais, est né le 14 août 1979. En 2019, il avait passé plus de la moitié de sa vie en prison, y ayant passé plus de 23 ans.
En première instance, le 5 juin 2013, il a été reconnu coupable du meurtre de Latitia Perrais, 18 ans, serveuse dans un hôtel de La Bernerie-en-Retz, en janvier 2011, et a été condamné par les assises de Loire-Atlantique Cour à la réclusion à perpétuité, avec une peine de vingt-deux ans de sûreté et une demande de détention préventive s’il était jugé dangereux après avoir purgé sa peine.
Tony Meilhon a fait appel, et à l’issue d’un second procès mené devant la cour d’appel de Rennes du 13 au 26 octobre 2015, il a été condamné à la prison à vie avec une peine de vingt-deux ans de sûreté sans détention préventive. La mère de Tony Meilhon a été violée par son propre père alors qu’elle avait quinze ans, et un garçon, le demi-frère aîné de Tony, est né à la suite de l’incident. Elle était mariée à Jacques Meilhon et avait trois enfants avec lui : un garçon, une fille et Tony. L’enfant né de l’inceste 1 est reconnu par le conjoint. Les parents de Tony Meilhon ont divorcé alors qu’il avait trois ans, sa mère fuyant un mari alcoolique violent qui, selon lui, l’a “poussée” à avoir des enfants – Tony, le quatrième de quatre enfants.
Sa mère a ravivé sa connexion cinq ans plus tard. Tony a une relation tendue avec son beau-père, est rejeté par sa mère, et son père idolâtre 3. Il redouble l’année, puis est placé dans un foyer d’aide sociale pour enfants à l’âge de 13 ans. Il le ressent comme une trahison et s’enfuit fréquemment.
Le psychiatre Bruno Millet a décrit l’enfance de Tony Meilhon comme définie par son « incapacité » à « se conformer aux normes de la vie sociale 4 » lors du procès en première instance pour le meurtre de Latitia Perrais. Le jeune garçon sèche l’école, a des comportements délinquants et consomme de l’alcool, du haschich et de la cocaïne dès son plus jeune âge. Il a intensifié les infractions et a été emprisonné à plusieurs reprises pour vols, cambriolages et trafic de drogue à partir de ce moment-là, impulsif et intolérant à la frustration. A 15 ans, il est emprisonné pour la première fois.
Suite à cela, il a été condamné à près de quinze ans de prison pour agression et viol collectif d’un codétenu en 1997 5 et a passé quatorze ans dans les bars entre octobre 1996 et février 2010 6.
Il a été arrêté pour la première fois de sa vie en octobre 1996, alors qu’il n’avait que 17 ans, pour vol de voiture. En incarcération, il viole une de ses codétenues. Il sera condamné à deux ans de prison avec une suspension de sa peine de deux ans.
Il est condamné à trois ans de prison pour agression avec arme sur un codétenu en mars 2001 (sa suspension de deux ans s’ajoute à sa peine).
Il a été condamné à six ans de prison pour quatre vols à main armée en juin 2005.
Pour désobéissance et menaces au juge, il a été condamné à six mois de prison avec un procès de deux ans en juin 2009. Le 24 février 2010, il sera libéré. La décision de première instance, qui n’incluait pas la mesure de détention préventive, a été confirmée par la cour d’appel de Rennes 13 en deuxième instance en 2015. Le 6 octobre 2016, il a été condamné à un an de prison ferme pour avoir mis le feu à son cellule le 21 septembre 2016 23, 24.
Affaire Tony Meilhon
Gilles Patron, assistant familial en Loire-Atlantique, a été inculpé de “viol et agression sexuelle par une personne abusant du pouvoir que lui confère son travail” le 17 août 2011. Plusieurs jeunes femmes, dont Jessica Perrais, l’ont accusé d’agression sexuelle. alors qu’il demandait la peine la plus sévère pour les délinquants sexuels. Gilles Patron a été arrêté en août 2011 et libéré en mai suivant avec un bracelet électronique. La cour d’assises de Loire-Atlantique l’a condamné à huit ans de prison le 28 mars 2014 pour viol et/ou agression sexuelle sur cinq victimes, dont Jessica Perrais, qui était mise avec lui depuis l’âge de 13 ans. La décision s’accompagne d’une mesure de suivi socio-judiciaire de cinq ans avec injonction de soins, sous peine de trois ans supplémentaires de prison, de dix ans de privation des droits civiques et d’inscription au dossier des coupables. sexuel. Cette condamnation a soulevé la possibilité qu’il ait également abusé de Ltitia 25. En juin 2017, il a fait appel de sa peine d’emprisonnement à l’isolement et a déposé une demande d’indemnisation auprès de l’État, qui lui a été refusée.
Tony Meilhon était sorti de prison depuis un an lorsqu’il a tué Latitia Perrais en janvier 2011. Cela aurait dû être supervisé par une révision judiciaire, que les juges et les travailleurs sociaux surchargés n’ont pas pu mettre en œuvre. (5) “Quand une personne comme l’auteur présumé est libérée de prison sans avoir assuré qu’elle serait surveillée par un conseil en insertion, c’est une erreur”, estime le président de la République Nicolas Sarkozy. Ceux qui ont dissimulé ou permis que cette erreur se produise seront tenus pour responsables.” Le crime devient une affaire d’État. Ses propos incitent à une extraordinaire insurrection des magistrats, qui se mettent en grève pendant 10 jours dans toute la France. Le Conseil de la magistrature Son étude indiquera que le service des sanctions de Nantes, qui comptait trois magistrats, en voulait deux, et que le service d’insertion et de probation de Loire-Atlantique était en sous-effectif, alors que l’administration centrale était depuis longtemps au courant de ces dysfonctionnements. Enfin, la conséquence s’impose : les juges ne sont pas sanctionnés, mais le ministre de la Justice Michel Mercier est démis de ses fonctions. Alors chef interrégional des services correctionnels de Rennes, Claude-Yvan Laurens. L’inspecteur des services pénitentiaires a été affecté à l’individu en question.
En 2016, l’historien Ivan Jablonka consacre un “vrai roman” à la victime, Latitia ou la Fin des Hommes (Prix Médicis 2016). Tony Meilhon est interprété par l’acteur Noam Morgensztern dans la série Latitia, qui est basée sur le roman de Jablonka et sera diffusée sur France 2 en septembre 2020.